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© Laurence Aëgerter
« Laurence Aëgerter. Le Louvre »
in Laurence Aëgerter, MAMAC, Nice 13 février - 23 mai 2010 (flyer).
Née en 1972 à Marseille, Laurence Aëgerter réalise ses études à l’Académie Gerrit Rietveld à Amsterdam où elle vit et travaille. Abordant aussi bien la vidéo, la performance, l’édition que la photographie, Laurence Aëgerter s’approprie des systèmes qui classifient et régissent notre société : encyclopédies, annuaires, journaux, etc. Modifiant leur fonction ou leur structure, l’artiste les dévie de leur objectif et propose une nouvelle manière de les appréhender. Des associations aléatoires se créent et constituent la base de son vocabulaire. 180 degrees encyclopaedia (2007) est un fac-similé reproduisant une encyclopédie Larousse de 1970 où plus de deux cents visuels de paysage ou de monument ont été remplacés par des photos prises exactement au même endroit mais dans une direction opposée. Avec Opening Soon / Opening Now (2009), l’atelier qui lui est assigné devient tour à tour une bibliothèque, un club de golf, un snack-bar turc et le musée d’Anne Frank...
Au MAMAC, l’artiste présente une série de portraits photographiques de spectateurs vus de dos contemplant les chefs-d’oeuvre du musée du Louvre : Ingres, Watteau, Chardin, De La Tour… Parallèlement, Laurence Aëgerter n’a pu s’empêcher de détourner le Catalogue des chefs-d’oeuvre du musée du Louvre publié en 1976 en le reproduisant en fac-similé et en y mêlant ses propres photographies prises sur le vif au grès d’une visite. Au Rijksmuseum d’Amsterdam, l’artiste réalise également une vingtaine de photographies sur le même principe.
Ces portraits photographiques, produits avec l’aide de l’Institut Néerlandais, convoquent un fond culturel partagé (une oeuvre d’art célèbre) et la sphère intime de la contemplation. L’anonyme visiteur s’élève au rang d’oeuvre d’art. Ce nouveau personnage, par la prise de vue frontale, est projeté dans l’espace pictural. L’oeuvre d’art est parasitée par sa présence. Cachant une partie du tableau, cet intrus en propose une nouvelle lecture. Son attitude, sa coiffure et sa tenue vestimentaire entrent en résonance avec ce qui se joue dans le tableau détourné. Des relations¬ formelles et colorées se créent. Laurence Aëgerter interroge les limites entre reproduction objective d’une oeuvre iconique et vision subjective. Dans cette mise en abyme de la contemplation, l’artiste pose la question de la position du spectateur et de sa faculté d’interprétation. En ce sens, elle met en scène la force visuelle, la prégnance des chefs-d’oeuvre de l’histoire de l’art.
in Laurence Aëgerter, MAMAC, Nice 13 février - 23 mai 2010 (flyer).
Née en 1972 à Marseille, Laurence Aëgerter réalise ses études à l’Académie Gerrit Rietveld à Amsterdam où elle vit et travaille. Abordant aussi bien la vidéo, la performance, l’édition que la photographie, Laurence Aëgerter s’approprie des systèmes qui classifient et régissent notre société : encyclopédies, annuaires, journaux, etc. Modifiant leur fonction ou leur structure, l’artiste les dévie de leur objectif et propose une nouvelle manière de les appréhender. Des associations aléatoires se créent et constituent la base de son vocabulaire. 180 degrees encyclopaedia (2007) est un fac-similé reproduisant une encyclopédie Larousse de 1970 où plus de deux cents visuels de paysage ou de monument ont été remplacés par des photos prises exactement au même endroit mais dans une direction opposée. Avec Opening Soon / Opening Now (2009), l’atelier qui lui est assigné devient tour à tour une bibliothèque, un club de golf, un snack-bar turc et le musée d’Anne Frank...
Au MAMAC, l’artiste présente une série de portraits photographiques de spectateurs vus de dos contemplant les chefs-d’oeuvre du musée du Louvre : Ingres, Watteau, Chardin, De La Tour… Parallèlement, Laurence Aëgerter n’a pu s’empêcher de détourner le Catalogue des chefs-d’oeuvre du musée du Louvre publié en 1976 en le reproduisant en fac-similé et en y mêlant ses propres photographies prises sur le vif au grès d’une visite. Au Rijksmuseum d’Amsterdam, l’artiste réalise également une vingtaine de photographies sur le même principe.
Ces portraits photographiques, produits avec l’aide de l’Institut Néerlandais, convoquent un fond culturel partagé (une oeuvre d’art célèbre) et la sphère intime de la contemplation. L’anonyme visiteur s’élève au rang d’oeuvre d’art. Ce nouveau personnage, par la prise de vue frontale, est projeté dans l’espace pictural. L’oeuvre d’art est parasitée par sa présence. Cachant une partie du tableau, cet intrus en propose une nouvelle lecture. Son attitude, sa coiffure et sa tenue vestimentaire entrent en résonance avec ce qui se joue dans le tableau détourné. Des relations¬ formelles et colorées se créent. Laurence Aëgerter interroge les limites entre reproduction objective d’une oeuvre iconique et vision subjective. Dans cette mise en abyme de la contemplation, l’artiste pose la question de la position du spectateur et de sa faculté d’interprétation. En ce sens, elle met en scène la force visuelle, la prégnance des chefs-d’oeuvre de l’histoire de l’art.