Flyer de l'exposition Enfantillages proposition de salle d'attente pour l'Agence Caisse d’Épargne Masséna, 16 février au 1er juin 2019, avec Sébastien Arrighi, Alain Biet, Jacques Julien, Sandra Lecoq, Elodie Paladino, Karine Rougier & Valérie Pelet, Ben Vautier. Un projet d' ENTRE I DEUX mené avec Lélia Decourt
ENTRE I DEUX se définit comme un programme d’expositions et d’évènements mené entre deux commissaires d’expositions. Le projet s’attache à des espaces non dévolus à la présentation d’oeuvres d’art en vue de créer des interstices dans le quotidien avec la complicité d’artistes de différentes générations, reconnus ou émergents. ENTRE I DEUX s’infiltre à Nice dans l’agence Caisse d’Épargne Masséna pour susciter l’inattendu, la curiosité et l’échange. Détournant le classique «chaises en enfilade, affiches décoratives et journaux people», les salles d’attente proposées invitent à prendre le temps et à occuper l’espace autrement.
Enfantillage, subst. masc., Fait d’être (comme) un enfant. - Une posture immature ? - Non. - Un déplacement de regard et d’état qui favorise la découverte et la créativité ! Ne pas perdre son âme d’enfant, cultiver sa capacité d’émerveillement, poser un regard neuf sur les choses les plus banales, se libérer des conventions et des normes avec légèreté, s’amuser de tout et de rien et rire ! Aujourd’hui, ENTRE I DEUX vous propulse dans l'imagerie fantasque de l’enfant.
Des œuvres en apparence enfantines posent un regard renouvelé sur l’art et le monde. ⑧ Deux frises hautes en couleurs constituées de patchworks de tissus accueillent le public. Les canevas aux motifs fleuris assemblés en bouquet laissent pendre des grappes de cravates. Ces fresques baroques, intimes et triviales ramènent à une réalité douce et rassurante, résolument féminine et féministe. ④ Des micro-terrains de sport bricolés et précaires confrontent des simulacres de paniers de basquet aux fondamentaux de la sculpture. Dans ces « maquettes/monuments », les jeux d’échelle, de forme et d’équilibre mettent en jeu avec ironie notre condition humaine. ⑦ Des écritures reconnaissables au premier coup d’œil prennent à parti le spectateur. Celui qui n’a jamais perdu son âme d’enfant exprime sa volonté de tout dire dans une pratique libertaire et omnivore ne cessant de proclamer : l’art, c’est la vie !
Des œuvres jouent avec l’univers des contes et des mythes. ① Réalisée spécialement pour le projet, une installation joue avec différentes techniques de dessins et de papiers découpés. Ce monde onirique mêlant des références multiculturelles fait côtoyer le monde des humains et des animaux, des grands et des petits, dans un esprit facétieux et joyeux. Les masques, grotesques, symboliques ou sacrés, y sont omniprésents. ③ Des photographies anciennes où apparaissent des mains ésotériques sont rehaussées de petits « gribouillages », révélateurs de sens. ② Des peintures à l’huile colorées ouvrent sur d’étranges compositions surréalistes, carnavalesques ou chamaniques peuplées de personnages et d’animaux masqués, hybrides, féériques ou vaudous.
Jouant sur la dichotomie monde réel/virtuel, un ensemble de dessins d’observation est rapproché de captations photographiques diffusées sur écran. ⑤ Une série d’aquarelles représente des jouets reproduits minutieusement à l’échelle 1 ; armes factices, manettes et jeux électroniques composent une banque d’images qui questionne le caractère ludique des objets représentés et leur obsolescence programmée. Depuis 2004, l’artiste s’est fixé comme une règle de jeu de représenter tous les objets qui entrent chez lui ; une manière de mettre en exergue notre vertigineuse propension à l’accumulation. ⑥ Une vidéo fait défiler des paysages d’une inquiétante étrangeté ; l’artiste photographe s’est infiltré dans le jeu vidéo GTA (Grand Theft Auto, jeu d’action s’inscrivant dans un monde ouvert imaginé à partir des grandes villes et régions américaines) pour en extraire une série de paysage, proposant ainsi une manière différente de réaliser des photographies.
Dans chaque adulte vit un enfant. L’enfant qui est en nous, nous aide à grandir, à apprendre et à découvrir. Chaque visiteur est invité à mettre en jeu son rapport à l’enfance. Cet imaginaire fait de rêves et d’insouciances mène à une liberté créatrice où il n’y a jamais assez d’enfantillages.